SMLH 30. Visite de la SMLH du Gard au 1er Régiment Etranger de Génie

En ce dernier jour de février, une quinzaine de légionnaires de la SMLH 30 a fait connaissance avec la Légion étrangère. Pendant quelques heures, cette « petite phalange » a eu une double identité légionnaire, celle du soldat et celle du décoré du premier des Ordres nationaux.

Bien entendu, l’univers Légion s’aborde avec l’humilité du profane. Si chacun d’entre eux connaît Camerone et visualise chaque année le bel et grand défilé du 14 juillet avec un intérêt et une attention sans cesse renouvelés pour les képis blancs, ils ne connaissaient guère « Monsieur Légionnaire », l’engagé volontaire étranger au service de la France, devenu Français par le sang versé, par l’exercice de sa volonté et par l’excellence de son comportement dans une Institution qui est à la fois sa famille, son employeur, son cadre de vie, bref sa patrie le temps de son service actif : «  Légio Patria Nostra ».

Le lieutenant-colonel Olar, commandant en second du régiment qui les a accueillis dans la salle d’Honneur leurs a fait partager la vie du légionnaire au quartier et en opération, de ses premiers pas au 4ème Régiment étranger de Castelnaudary, à l‘école de la Légion, aux régiments dans lesquels il va servir, à son départ dans la vie civile avant son éventuel retour, au grand âge, dans les maisons du légionnaire de Puyloubier ou d’Auriol, pour éventuellement y finir sa vie.

Etre légionnaire, c’est avant tout servir dans un régiment. Cette entité militaire de 1000 hommes donne sens à sa vie quotidienne. Cette formation est héritière d’une histoire qui lui confère un passé, lui ouvre un avenir et donne du sens à sa présence là où se trouve sa section, sa compagnie, au quartier, sur le terrain, en opération intérieure ou extérieure.

En une heure, par le truchement de quelques vitrines ou sont disposés des objets militaires symboliques, des photos d’illustres personnages de la Légion : Capitaine Danjou, Général Rollet, … le major (er) Franck Chemin par petites touches successives et sensibles les a fait entrer dans la cosmogonie légionnaire. En quelques instants, ils ont parcouru pratiquement deux cents ans d’Histoire de France, revivant les moments forts des engagements au combat des légionnaires, appréhendant progressivement la nature et les compétences de ce régiment de génie sous statut « étranger ».

En effet, le 1er Régiment Etranger de Génie est avant tout un très bel outil de combat qui exerce ses expertises militaires dans l’appui à l’engagement des forces françaises sur tous les théâtres d’opération. Pour faire simple, parce que la réalité est toujours plus complexe que les mots qui la décrivent, le travail du sapeur légionnaire consiste à favoriser la mobilité des troupes amies, à entraver celle de l’adversaire.

La mine, l’explosif, le piège sont donc au cœur de l’action concrète qu’il s’agisse de dépolluer le terrain ou de contraindre la progression ennemie. En la matière, l’imagination humaine semble sans limite puisque à visiter la salle mines, explosifs, munitions, nous nous rendons bien vite compte que l’industrie, l’artisanat, voire le bricolage savent se conjuguer pour produire les effets attendus sur le combattant (mines et pièges anti-personnel), sur le char ou le véhicule blindé (mine anti-char).

A la suite de quoi, ils assistèrent à une démonstration du Griffon, véhicule blindé multi rôles et engin de combat d’infanterie à la fois rustique et sophistiqué (armement, protection…) adapté aux formations du Génie. Le groupe de combat qui a été présenté combine toutes les compétences individuelles et collectives, humaines et techniques requises pour être efficace en toute situation. Excellente illustration de la plasticité capacitaire du combattant de 2024.

Un moment de convivialité partagée clôt cette séquence d’information très complète. Que serait un univers militaire sans fraternité, sans temps de répit et d’échanges interpersonnels ?

La section du Gard de la SMLH remercie le 1er Régiment Etranger de Génie de les avoir accueillis en compagnie d’hommes singuliers qui vivent dans un monde auquel ils ont librement choisi d’adhérer (contrat qui lie l’homme à la Légion) avec des principes et des valeurs qui tout en demeurant fidèles au passé de leurs aînés sous les armes, constituent des exemples d’engagement et une promesse pour l’avenir.